CÉLINE
CHURLAUD
about
Céline churlaud peintre evanescente par Fréderic Maupin
Lorsque l’on rencontre des gens, cela ne s’explique pas, parfois le courant passe, parfois pas du tout.
Cela pourrait fort bien dater d’un temps ancestral où la question de savoir si l’on peut ou non se fier à son interlocuteur pouvait induire un raccourcissement prématuré de sa propre existence. La partie la plus primitive de notre cerveau, ce qu’il est de bon ton d’appeler le cerveau reptilien – bien que je doute de la portée scientifique de cette notion – est toujours active, comme une tâche de fond sur unMc Book 17″ ordinateur. D’où la fameuse règle des 4 fois 20 rabachée en formation de prise de parole en public: les 20 premières secondes, les 20 premiers mots, les 20 premiers centimètres (n’y voyez aucune allusion, ah raté bon ben pensez en ce que vous voulez) de votre visage, les 20 premiers pas.
Bref, avec Céline Churlaud, le reptile qui sommeille dans votre tête n’est pas forcément sur ses gardes. Son oeuvre est pourtant un petit choc.
Tout le monde en France a au moins une fois dans sa vie assisté à l’exposition incertaine de talents picturaux qui ne le sont pas moins. La France est un pays d’artistes, c’est bien que ceux-ci en soient persuadés à défaut de pouvoir en convaincre le passant. Après tout la démarche artistique, elle, n’a pas à être remise en cause, qu’importe si elle n’est pas magnifiée par des qualités techniques.
Pourtant dans cet improbable kaléidoscope de passions humaines, votre regard finit inmanquablement par tomber sur LE tableau, voire LES tableaux. L’évident premier souci est de ne pas faire une fixette sur la toute petite étiquette qui indique le prix auquel l’artiste est près à sacrifier cette partie de lui même.
Tout commence donc au Moulleau cet été(1). La traditionnelle Pyl’art présente donc quelques uns des artistes du cru. Au rang desquels la dénommée Céline Churlaud.
Et voilà donc que je tombe nez à nez avec plusieurs tableaux de la collections « les evanescents »... Au départ Céline Churlaud est graphiste, et cela se sent. La recherche du point d’impact, cette focale particulière sur laquelle fixer l’attention inconsciente mais bien réelle de celui qui regarde l’oeuvre est une pratique récurrente dans le design, un peu moins me semble t-il dans la peinture. Encore faut-il que cette recherche soit assez subtile pour se dissimuler aux yeux du spectateur, pour ne pas lui crier avec force gyrophare et sirène « Hep, tu m’as vu, c’est là que tu dois regarder, vois comme je donne du relief , c’est moiiiiiiiiiiiiiiiiiii ».
Or l’estompage des couleurs, cette fusion réalisée, à peine perceptible de loin et beaucoup plus sensible à mesure que l’on approche l’oeuvre, participe au côté diaphane du tableau et laisse cette impression de légèreté éthérée que vient subtilement contrebalancer ce point « focale ».
La décision était déjà presque prise quand le lendemain nous retrouvons l’artiste, jetée Thiers cette fois-ci, avec de nouveaux tableaux parmi lesquels « Jump into your life ».
Encore une fois l’utilisation d’un point d’accroche majeur, le LIFE, fait merveille. Dans une livrée Bleue et verte sur fond d’iconographie des années 50, c’est toute l’énergie tranquille d’un bond en avant qui est transcrite, qui éclate réellement au visage du passant ébahi.
L’indécision suggérée de la petite fille, l’appréhension palpable à se projeter dans un espace inconnu a provoqué un coup de foudre artistique. Cette certitude que quelque soit le prix de ce tableau il serait bientôt accroché chez moi.
J’ai l’habitude d’être un acheteur compulsif. Non pas un acheteur de masse, ce serait plutôt le contraire, mais un acheteur instinctif. L’idée peut être saugrenue que tout s’imbrique et fait sens naturellement, complétant un vide dont on imaginait pas forcément la présence.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai acheté celui-ci et le tout premier, l’un trônant dans ma chambre, l’autre faisant face à la porte de l’appartement, astuce à peine allégorique de me signifier chaque matin crasseux, neigeux, froid et morne, que franchir cette porte c’est aussi devoir volontairement et consciemment, chaque jour, sauter dans sa vie.
Il y a du beau et du linéaire.
Il y a du calme et du tranquille.
Il y a comme une intemporalité du souvenir.
Et le souvenir collectif se situe là, dans cette réminiscence d’un moment où l’on joue à être heureux avec la conscience que ça n’est peut-être qu’un jeu…
Sortir de cette beauté silencieuse, plonger dans le vide de l’inconnu et inviter autrui à percer le sens caché de ces scénarios du mouvement pour lesquels tout reste à inventer
(1)c’est la partie hype du Pyla ou Pilat selon que vous soyez délicatement snob ou fièvreusement traditionnaliste tendance brochure pour touriste
http://www.7h02.eu/2009/12/22/celine-churlaud-peintre-evanescente/
Formation
Diplomée en Arts Appliqués, une licence en Arts Plastiques, un bref passage aux beaux-arts de Bordeaux, une parenthèse de 10 ans chez Vivendi avant de se consacrer entierement à la peinture.
Vit et travaille maintenant à Marseille.
2015
Art Dock / Marseille
Galerie Le Cinéma / Roquevaire
2014
Aix Community / Aix en Provence
Chateau Val Joanis / Pertuis
2013
Voeux d'artistes / Marseille
Pylartistiques / Arcachon
Galerie Ines / Latresne
Résidence d'artiste / le garage/ Arcachon
Musée de Sonneville / Gradignan
2012
Pylartistiques / Arcachon
Musée de Sonneville / Gradignan
2011
Espace St Rémi / Bordeaux
MAC Paris / Paris
Pylartistiques / Arcachon
Galerie Suty / Coye-la-Forêt / Paris
Chateau de Raba / Bordeaux
2010
Espace St Rémi / Bordeaux
Cloître des Récollets / Bergerac
GMAC / Paris
Pylartistiques / Arcachon
Galerie "La Lune en Parachute" / Epinal
Galerie Suty / Coye-la-Forêt
Espace Art 22 / Bruxelles
2009
Espace St Rémi / Bordeaux
Salon Art Contemporain Triptyque / Angers
Pylartistiques / Arcachon
Galerie Suty / Coye La Forêt
Musée de Sonneville / Gradignan
2008
Espace St Rémi / Bordeaux
Art Chartrons / Bordeaux
Pylartistiques / Arcachon
2007
Espace St Rémi / Bordeaux
Pylartistiques / Arcachon
Galerie Hugo / Arcachon
2006
Pylartistiques / Arcachon